Le Quotidien de l'Art

Marché

Main Section, galeries établies au rayonnement international

Peter Martensen, "The Prayer", 2021, huile sur toile, 160 x 200 cm.
Peter Martensen, "The Prayer", 2021, huile sur toile, 160 x 200 cm.
Courtesy Peter Martensen et Maria Lund/Adagp, Paris 2021.
Marie Zolamian, "Sans titre (Discothèque)", 2019, huile sur toile sur panneau, 31 x 41 cm.
Marie Zolamian, "Sans titre (Discothèque)", 2019, huile sur toile sur panneau, 31 x 41 cm.
Courtesy Marie Zolamian et Nadja Vilenne.
Sophie Ullrich, "Schwerlastregal", 2021, huile sur toile, 170 x 150 cm.
Sophie Ullrich, "Schwerlastregal", 2021, huile sur toile, 170 x 150 cm.
Courtesy Sophie Ullrich et Nosbaum Reding.
Yoshimi Futamura, "Meditation cercle 04" et  05", 2020, grès et porcelaine, 45 x 40 x 17 cm et 46 x 40 x 18 cm.
Yoshimi Futamura, "Meditation cercle 04" et 05", 2020, grès et porcelaine, 45 x 40 x 17 cm et 46 x 40 x 18 cm.
Courtesy Yoshimi Futamura et La Patinoire royale – Galerie Valérie Bach.
Éric Poitevin, "Sans titre", 2019, impression jet d'encre, 89 x 71 cm.
Éric Poitevin, "Sans titre", 2019, impression jet d'encre, 89 x 71 cm.
Courtesy Éric Poitevin et Bernard Jordan/Adagp, Paris 2021.
Éric Poitevin, "Sans titre", 2019, impression jet d'encre, 89 x 71 cm.
Éric Poitevin, "Sans titre", 2019, impression jet d'encre, 89 x 71 cm.
Courtesy Éric Poitevin et Bernard Jordan/Adagp, Paris 2021.
Marie Zolamian, "Sans titre (Discothèque)", 2019, huile sur toile sur panneau, 31 x 41 cm.
Marie Zolamian, "Sans titre (Discothèque)", 2019, huile sur toile sur panneau, 31 x 41 cm.
Photo Philippe De Gobert/Courtesy Marie Zolamian et Nadja Vilenne.

Forte de 45 exposants, la section rassemble le fleuron international de la foire et une belle visibilité pour les galeries luxembourgeoises et transfrontalières. Arrêt sur six coups de cœur.

« Naître les voiles » écrit l’artiste (né en 1957 à Saint-Étienne) sous sa signature. Souhaite-t-il « mettre les voiles » ou fait-il renaître les ailes fragiles de la liberté, ici délicatement collées sur une planche d’entomologiste, à l’image des ailes de papillon. L’œuvre est aussi gracieuse que facétieuse, pétrie de double-sens et caractéristique du goût de la recherche spontanée qu’entretient l’art de Philippe Favier. La galerie, qui représente l’artiste depuis peu, lui consacre aussi une exposition dans son espace luxembourgeois (jusqu’au 20 novembre).

Pour sa première participation à la foire, la galerie présente une exposition collective auréolée de la formule de Gertrude Stein « Rose is a rose is a rose ». Lyndi Sales, Marlon Wobst, Farida Le Suavé, Morten Søndergaard et Peter Martensen forment un ensemble coloré et poétique où la minutie formelle rejoint la sensibilité de l’intime. Alliance vertueuse que dégage à merveille le mystérieux filtre nostalgique des œuvres de Peter Martensen.

Présente dans l’exposition Regenerate au Wiels à Bruxelles l’été dernier, Marie Zolamian (née en 1975 au Liban, vit à Liège) est aussi l’artisane de l’immense mosaïque qui orne le musée royal des Beaux-Arts d’Anvers, prochainement dévoilée à la réouverture de l’institution. Son art joue avec la symbolique des images, leur signification ancestrale et leur réappropriation actuelle. « On peut parler d’anthropologie des images », précise sa galeriste Nadja Vilenne.

La jeune peintre suisse Sophie Ullrich (née en 1990) emprunte au pop art en intégrant des éléments d’images publicitaires isolés dans une belle abstraction gestuelle. Le figuratif répond ainsi avec ironie à l’abstrait à travers le regard décalé, presque surréaliste de l’artiste. Un peu à la manière d’une Tatjana Doll, Sophie Ullrich crée une peinture résolument contemporaine qui fait subtilement entrer l’art de la bande dessinée dans le grand bain pictural. Son travail est aussi montré dans l’espace Projects de la galerie (jusqu’au 20 novembre).

Avec un respect infini de la nature et la conscience de sa puissance, Yoshimi Futamura (née au Japon en 1959, vit à Paris) sculpte les contraintes de la matière. Il y a de la fragilité et de la violence entremêlée dans les anfractuosités de l’argile et la douceur de la porcelaine. Le dialogue infini des pleins et des vides traduit les mutations de la nature, au point que ses œuvres semblent animées d’une énergie vitale.

Aucune illusion, aucun artifice, Éric Poitevin est un photographe qui se met à nu et donne à voir une apparente banalité qui, à force du regard, se révèle être l’essence même des images. Face à nous, une époustouflante sobriété qui traduit une réflexion silencieuse sur l’art du paysage et de la nature morte, en même temps qu’un regard ému sur ces moments d’émerveillement qu’on a tous devant une brindille, un ruisseau ou un petit tas de cailloux.

Article issu de l'édition Hors-série du 13 novembre 2021