Le Quotidien de l'Art

Marché

Focus sur la scène bruxelloise

Emma Larsson, "Eyes Wide Open III", 2021, aquarelle, 46 x 61 cm.
Emma Larsson, "Eyes Wide Open III", 2021, aquarelle, 46 x 61 cm.
Courtesy Emma Larsson et Galerie DYS.
Pao Hui Kao, "Urushi Paper Pleats Bench", 2021, papier, colle de riz et laque Urushi, 39 x 135 x 33 cm. Pièce unique.
Pao Hui Kao, "Urushi Paper Pleats Bench", 2021, papier, colle de riz et laque Urushi, 39 x 135 x 33 cm. Pièce unique.
Courtesy Pao Hui Kao et Spazio Nobile.
Pao Hui Kao, "Urushi Paper Pleats Stool S", 2021, papier, colle de riz et laque Urushi, 45 x ø 32 cm. Pièce unique.
Pao Hui Kao, "Urushi Paper Pleats Stool S", 2021, papier, colle de riz et laque Urushi, 45 x ø 32 cm. Pièce unique.
Courtesy Pao Hui Kao et Spazio Nobile.
Claude Cattelain, "Combsution sur Scanner 2", 2021, tirage photographique monté sur dibond, 111 x 80 cm.
Claude Cattelain, "Combsution sur Scanner 2", 2021, tirage photographique monté sur dibond, 111 x 80 cm.
Photo Barbara de Vuys/Courtesy Claude Cattelain et Archiraar/Adagp, Paris 2021.
Prathap Modi, "Too much of anything is good for nothing", 2013, gravure t huile sur bois, 221 x 214 cm.
Prathap Modi, "Too much of anything is good for nothing", 2013, gravure t huile sur bois, 221 x 214 cm.
Courtesy Prathap Modi et galerie Félix Frachon.

La section Focus braque les projecteurs sur la création contemporaine d’une ville. Cette année, les galeries bruxelloises sont à l’honneur avec une sélection d’œuvres qui osent les formes audacieuses et complexes.

Gerbes de couleurs aux formes hybrides et proliférantes, les aquarelles de la Suédoise Emma Larsson (née en 1977), nouvelle collaboration de la galerie, occupent 50 % du stand. « Il s’agit de végétaux toxiques étranges rehaussés au pastel, à l’encre et à la bombe, ce qui donne à la texture de la matérialité et de la transparence. Ils sont échevelés d’yeux, il s’agit de magnifiques aquarelles très organiques », explique la galeriste Justine Jacquemin.

« Entre deux feux, sois celui qui éclaire » titre l’exposition collective proposée par Spazio Nobile. Jeux d’ombres, de lumières et de matières, au sein desquels les œuvres de la Taïwanaise Pao Hui Kao (née en 1987) déploient d’élégantes lignes en forme de nids d’abeille fécondant un mobilier virtuose. La technique : des tubes en papier calque humidifiés par de la colle de riz et ombrés par de la laque Urushi. Magie de la légèreté du papier, laquelle est ici transcendée en structures solides.

Comme tout performeur, Claude Cattelain (né en 1972) cherche à atteindre la tension du risque, le dépassement de soi. Mais comment laisser une trace de ces expériences ? Il y parvient dans ses combustions dans lesquelles il capte, à l’aide d’un scanner, le feu qu’il a mis à la plaque de verre. Les marques imprimées font alors jaillir des constellations explosives, pareilles à des comètes de feu. « Le travail de Claude Cattelain est très métaphysique. Il aime les performances risquées et leur répétition. C’est un Sisyphe heureux », commente le galeriste Alexis Rastel.

Fixée dans le bois, l’image se fige, à la manière des anciens récits médiévaux. Symbole d’éternité peut-être. Mais les sujets abordés par l’Indien Prathap Modi (né en 1983) sont bien issus de sa réalité contemporaine. Ses immenses xylographies sont des scénographies du quotidien. Mais en creux, dans le bois, le sentiment de nostalgie est déjà là. « L'idée du stand est de reconstruire une scène de théâtre privée comme une mise en abîme d'une réflexion sur le soi et ce que l'on projette », explique Félix Frachon en détaillant son stand.

Article issu de l'édition Hors-série du 13 novembre 2021