C’était une figure incontournable du monde de l’art marocain et un inlassable agitateur. Jamal Boushaba s’est éteint le 20 avril des suites du Covid-19. En 1992, cet homme au verbe haut, parfois féroce, lance le premier mensuel artistique marocain gratuit, Les Alignés, avant de s’occuper des pages culturelles de plusieurs médias francophones, notamment La Vie éco et Telquel. Passionné par sa ville, Casablanca, il s’était impliqué dans la préservation de son patrimoine architectural au sein de l’association Casamémoire. En 2020, il avait lancé le site d’information Art, etc, dédié à l’actualité culturelle marocaine, en particulier l’art moderne et contemporain. Sa mort a suscité une vive émotion dans le milieu de l’art marocain. « Avec Jamal, la vie casablancaise perd une figure remarquable, un piéton savant, un dandy bavard et drôle, maniant une langue dont il se délectait », écrit Meryem Sebti, rédactrice en chef de la revue Diptyk. « Il défendait avec ardeur plusieurs pans du patrimoine marocain et vouait un amour fou pour Chaïbia Talal et l’architecture de Casablanca », renchérit sur Facebook Hicham Daoudi, patron du Comptoir des Mines, à Marrakech.