Outre son tragique bilan humain, la pandémie restera dans nos mémoires pour la sensation d'absurde qu'elle dégage au quotidien. Oui au supermarché pour toucher et reposer des produits et s'agglomérer aux caisses car « essentiel », non au musée et à la galerie où l'on ne manipule rien car « non essentiel ». Jusqu'à quel point l'exécutif a-t-il mandat pour déterminer l'essence des choses ? Face à des décisions considérées comme arbitraires par les commerces visés, la résistance s'organise. Le référé déposé par le Comité professionnel des galeries d'art (CPGA) auprès du Conseil d'État (audience ce vendredi) s'ajoute aux appels lancés par d'autres voix : le Syndicat national des antiquaires (par une lettre du 22 mars à Roselyne Bachelot), le Salon du dessin, par l'intermédiaire de son président, Louis de Bayser, ou encore le conseil municipal du VIe arrondissement qui a voté hier à l'unanimité pour la réouverture des galeries et qui entend présenter ce vœu au Conseil de Paris du 13 au 16 avril. Dans cette situation adverse, voici quelques stratégies développées par des marchands qui veulent à tout prix défendre leur métier et leurs artistes.
Extension du domaine de la galerie en vitrine
Étalagiste est un véritable métier, et de grands créateurs l'ont exercé au début de leur carrière, comme Andy Warhol ou Giorgio Armani. Les galeries étaient plutôt en retrait sur ce registre, préférant cacher leurs trésors à l'intérieur, d'autant plus qu'ils peuvent souffrir d'une trop grande exposition à la lumière. Mais il a fallu utiliser au maximum les espaces disponibles, d'où l'initiative « À visage découvert » qui fédère, du 1er au 20 avril, plus de vingt galeries de la rue des Beaux-Arts et l'ENSBA. « Nous avons souhaité humaniser le…