Le Quotidien de l'Art

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La Power List d’ArtReview, plus militante que jamais

La Power List d’ArtReview, plus militante que jamais
Le collectif Ruangrupa en 2019. De gauche à droite, Ajeng Nurul Aini, Farid Rakun, Iswanto Hartono, Mirwan Andan, Indra Ameng, Ade Darmawan, Daniella Fitria Praptono, Julia Sarisetiati et Reza Afisina.


Photo Gudskul/Jin Panji.

Il fut un temps où la Power List des 100 personnes les plus influentes du monde de l’art publiée depuis 2002 par le magazine ArtReview alignait les milliardaires créant leurs musées privés, les artistes bankable et les méga-galeristes. Les temps ont changé. Dans la nouvelle édition publiée le 3 décembre par ArtReview ne figure ni François Pinault, ni Bernard Arnault, encore moins Jeff Koons ou Damien Hirst. Le virage politique entrepris en 2019 s’accentue cette année. La première place ne revient pas à une personnalité mais à un mouvement, Black Lives Matter, qui détrône Felwine Sarr et Bénédicte Savoye, auteurs d’un rapport sur les restitutions des biens pillés en Afrique, désormais à la troisième place. Le collectif indonésien Ruangrupa, chargé de la prochaine édition de la Documenta de Cassel en 2022, décroche la médaille d’argent, tandis que le mouvement #MeToo arrive en quatrième position. Les personnalités africaines-américaines sont plus que jamais à l’honneur. Ainsi de  l’historien Fred Moten (5e), l’artiste Arthur Jafa (6e), la directrice du Studio Museum de Harlem Thelma Golden (8e place), le puissant président de la Fondation Forbes, Darren Walker (11e), ou encore la collectionneuse Pamela J. Joyner (13e). Côté Français, la moisson se compose du trio du Centre Pompidou Serge Lasvignes, Bernard Blistène et Christine Macel à la 21e place, l’essayiste Paul B. Preciado (39), le philosophe Bruno Latour (47), le galeriste Emmanuel Perrotin (50) et le collectif de cinéastes Kourtrajmé (80). ArtReview justifie ainsi sa sélection partiale et partielle, réalisée par une vingtaine d'« insiders et outsiders » : « L’ouverture d’une méga-galerie à New York peut avoir peu d’effet sur la scène artistique à New Delhi. Une foire d'art palpitante à Shanghai peut ne pas concerner un artiste en difficulté à Londres. Tout comme l’histoire de l'art qu’on nous a enseignée à l'école peut s’avérer être un gruyère d’omissions. »

Le collectif Ruangrupa en 2019. De gauche à droite, Reza Afisina, Indra Ameng, Farid Rakun, Daniella Fitria Praptono, Iswanto Hartono, Ajeng Nurul Aini, Ade Darmawan, Julia Sarisetiati et Mirwan Andan
Le collectif Ruangrupa en 2019. De gauche à droite, Reza Afisina, Indra Ameng, Farid Rakun, Daniella Fitria Praptono, Iswanto Hartono, Ajeng Nurul Aini, Ade Darmawan, Julia Sarisetiati et Mirwan Andan


Photo Gudskul/Jin Panji.

Black Lives Matter Plaza, Washington, DC.
Black Lives Matter Plaza, Washington, DC.
© Ted Eytan.
Black Lives Matter Plaza, Washington, DC.
Black Lives Matter Plaza, Washington, DC.
© John Brighenti.
Une petite fille portant un t-shirt BLM sur la Black Lives Matter Plaza à Washington, DC.
Une petite fille portant un t-shirt BLM sur la Black Lives Matter Plaza à Washington, DC.
© Victoria Pickering.
Felwine Sarr et Bénédicte Savoy.
Felwine Sarr et Bénédicte Savoy.
© AFP.

Article issu de l'édition N°2065