Les chiffres font froid dans le dos : en juin, le site Artnet révélait que pas moins de 17 musées américains avaient congédié au bas mot 1350 employés, après une première vague de licenciements en mars-avril. Selon l’enquête de l’Alliance américaine des musées (AAM) publiée en novembre, un peu plus d’un musée sur deux a taillé dans ses effectifs, majoritairement dans les services d’accueil (68 %) et éducatifs (40 %). De son côté, la Tate de Londres a annoncé son intention de réduire ses effectifs de 12 %, soit environ 120 postes à plein temps. Côté galeries, la situation n’est guère plus rose. Le rapport Art Basel/UBS, publié en septembre, signalait une réduction des effectifs des galeries. De fait, 37 % des galeries dont le chiffre d'affaires est supérieur à 10 millions de dollars ont pratiqué des plans sociaux. Ainsi de David Zwirner, qui en juillet s’est défait de 20 % de son équipe, soit quelque 40 employés dans le monde. Les galeries dont le chiffre d’affaires se situe entre 250 000 et 500 000 dollars, qui ne comptaient que cinq employés en moyenne au début de l'année, ont procédé aux réductions d’effectifs les plus drastiques, de l’ordre de 38 %.
En France, les dispositifs de chômage partiel figurent dans les 3,3 milliards d’euros promis au secteur culturel, qui comprennent aussi les 949 millions d’euros pour financer l’année blanche des intermittents. Sous respiration artificielle, le monde de la culture en France a pu endiguer pour le moment le chômage de masse qui frappe les États-Unis. Mais selon l’Insee, le taux de chômage en France devrait grimper à 9,7 % de la population active en fin d’année. Et le secteur culturel serait parmi les plus touchés. Un rapport publié le 7 septembre par l’OCDE est sans appel : les lieux culturels bien installés s’en sortiront mieux que les travailleurs indépendants et artistes, d’autant que l’activité sera ralentie dans les deux ou trois ans qui viennent. Même s’il est « encore un peu tôt » pour avoir des chiffres sur le sujet, explique la présidente du Comité professionnel des galeries d’art Marion Papillon, la baisse de…