Lise Stoufflet (Montrouge 2016)
La part de rêve
La démarche picturale de Lise Stoufflet (née en 1989, diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2014, et cofondatrice de l’atelier collectif du Houloc à Aubervilliers) s’inscrit dans un certain nombre de lieux communs de l’art contemporain. Une peinture narrative brouillant les frontières entre réalité et fiction, dont la clé de compréhension échappe au spectateur et lui laisse toute liberté d’interprétation. À y regarder de plus près, les toiles de Lise Stoufflet nous situent plutôt du côté des songes et se parent d’une valeur onirique et psychanalytique. Les thèmes de l’enfance, du jeu (les cartes de tarot de Big Destiny) et de la pulsion de mort (des personnages allongés sur le sol, au visage masqué, constituent le leitmotiv de compositions telles que Relationship), voire d’une sexualité refoulée (un cygne blanc se baigne avec une femme à la chevelure de feu dans Léda), en émergent clairement. Le tout dans une ambiance ésotérique faite d’intérieurs feutrés, aux moquettes et aux rideaux épais, comme dans un théâtre d’illusions. Ces contes enfantins hantés de fantômes et scandés de fuites précipitées, à l’instar du grand format Faire un Tour, déployé comme une installation, nous renvoient finalement vers des compositions surréalistes. Où,…