Ils sont unanimes : Galeristes est un salon à taille humaine, convivial, au format original et où l'on peut prendre le temps de discuter aussi bien avec les galeristes qu'avec les artistes. « Stéphane Corréard a su imaginer un modèle nouveau décloisonné avec la scénographie modulaire de Dominique Perrault », note Didier Janot, mécène, président de Prisme, un club d'entreprises mécènes, et administrateur de l'Admical. Lorsque Alain Le Provost, opticien, vient de Nantes, il prévoit d'y passer trois bonnes heures et programme d'autres visites dans la journée, sans être trop accaparé comme cela peut l'être pour Art Paris ou la FIAC. « C'est un salon essentiellement franco-français qui correspond assez à ce que je collectionne », explique Sergio Alvarez, ancien financier et consultant en art contemporain. « J'y vais avec une intention très claire : découvrir des artistes et parler aux galeristes, confirme Victoria Gandit Lelandais, consultante culturelle. Ce qui était le cas l'année dernière avec la galerie Hors-Cadre (Auxerre) qui présentait César Bardoux, dont j'ai acheté une toile à 3000 euros, ce qui n'est pas cher pour un jeune artiste français talentueux. J'ai également profité de ce que Stefan Rinck, chez Semiose (Paris), avait produit des petits formats pour la foire. » Sergio Alvarez renchérit : « En France, nous avons le problème d'avoir des artistes peu cotés, contrairement aux scènes allemandes ou anglo-saxonnes. Paradoxalement, c'est une chance pour nous, collectionneurs, car ce sont des artistes d'une grande valeur que l'on peut acquérir à des prix raisonnables ». Sur Galeristes, il a déjà craqué pour un dessin de Françoise Pétrovitch chez Semiose, un dessin d'Emeli Theander à la galerie C (Neuchâtel) ou une œuvre de Delage + Olson chez Cédric Bacqueville (Lille). Si Alain Le Provost nous avait confié en 2018 que sa collection était achevée, il est toujours actif et s'amuse de ne pas avoir tenu parole. L'enjeu pour lui est de soutenir les artistes et les galeries. « L'année dernière, j'ai acquis cher Jean Brolly (Paris) un petit monochrome de Bernard Aubertin, artiste que j'avais fait entrer dans les collections du musée des Beaux-Arts de Nantes grâce aux Amis du musée, tout comme une pièce de Justin Weiler chez Provost-Hacker (Lille), un artiste nantais que nous avions également déjà exposé grâce aux Amis. » Sa collection est certes plutôt conceptuelle, mais il avait profité de la foire pour récupérer une œuvre d'art brut chez Christian Berst (Paris). Le focus sur la scène historique française est l'opportunité de redécouvertes, comme l'exprime l'architecte Jérôme de Boisseson : « Il y a deux ans, j'y ai redécouvert Pierrette Bloch et Vera Molnar, mais aussi Vincent Bioulès sur le stand de Marie-Hélène de La Forest Divonne (Paris), chez qui j'ai également trouvé intéressant le travail de Guy de Malherbe. Les galeristes sont de très bons intermédiaires pour comprendre l'œuvre des artistes ».
Paroles de collectionneurs
Le panachage entre artistes jeunes ou à redécouvrir ainsi que les prix raisonnables motivent les amateurs.