Le Quotidien de l'Art

Expositions : vers un changement de rythme

Expositions : vers un changement de rythme
Vue de l'exposition « Hans Hartung, La fabrique du geste », jusuq'au 1er mars 2020 au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris.
© Raphaël Chipault/Courtesy MAM, Paris.

Partout en France, les musées allongent la durée de leurs expositions. La doctrine des trois mois est devenue un souvenir pour nombre d’institutions qui programment des accrochages de six mois, voire plus. La réduction des coûts n’est pas la seule explication : la décroissance frapperait-elle les musées ?

Bacon, Vinci, Greco, Degas… Pendant quatre petits mois, Paris foisonne de son actualité culturelle. Mais ces têtes d’affiche fugitives cachent une tendance à l’allongement des durées d’exposition. Champions hors catégorie, le musée Anne de Beaujeu à Moulins et celui des Confluences à Lyon sont rompus aux expositions d'une dizaine de mois. Au musée Réattu à Arles, il n’est pas rare de voir une manifestation durer six mois, comme la rétrospective Jacqueline Salmon, à compter de juin. Même Paris rentre, bien que plus timidement, dans la mouvance, comme le prouve la rétrospective Hans Hartung au musée d’art moderne de la ville, qui court d'octobre à mars. Un rapide regard dans le rétroviseur permet de constater qu’il y a seulement dix ans, la durée excédait rarement trois mois. En moyenne, les manifestations restent sur cimaises deux mois de plus qu’en 2008. 

Dans ce mouvement, l’art contemporain est en tête de cortège. La rétrospective Zao Wou-Ki au musée d’art moderne a duré six mois l’an dernier, tout comme celle de Mircea Cantor au musée de Nantes. « Les artistes, souvent propriétaires de leurs œuvres, savent que trois mois c’est court pour valoriser leur travail », constate Sylvie Carlier, directrice du musée Paul Dini de Villefranche-sur-Saône dont les « Étés contemporains » occupent le musée de mars à octobre. La valorisation financière sur les cimaises est une des raisons de cette éternisation, selon Elodie Kuhn, administratrice du musée de la Vie romantique où « Cœurs, du romantisme dans l’art contemporain » sera visible du 14 février au 12 juillet. Pour Bruno Ely, directeur du musée Granet d'Aix-en-Provence, qui vient de clôturer une rétrospective Fabienne Verdier de six mois, il y a une autre explication : « Les conditions de prêts sont plus souples en art contemporain qu'en art ancien car les propriétaires sont souvent moins à cran sur la conservation préventive. » À l’inverse, le Centre…

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Article issu de l'édition N°1862