Le Quotidien de l'Art

Les faux dans les musées : fléau ou atout ?

Les faux dans les musées : fléau ou atout ?
Le Palais Fesch-musée des Beaux-Arts d’Ajaccio.
RIEGER Bertrand / hemis.fr.

Les réserves de musées regorgent-elles de faux ? Si des cas d’œuvres réalisées par des faussaires ont fait couler beaucoup d’encre ces dernières années, comment les musées s’emparent-ils de cette question ? 

Entre imitation et fraude, les faux hantent le monde de l’art depuis des siècles. Ils défient les experts, tant sur le plan juridique que pratique. Objet de fascination autant que d’inquiétude, ils révèlent les limites de notre capacité à distinguer le vrai du faux. Véritable fléau pour les marchands d’art, les faux engagent leur responsabilité. L’affaire des faux Mondrian, acquis en 1978 par le Centre Georges Pompidou et ayant conduit à la condamnation de leur vendeuse Simone Verdé, reste à ce titre emblématique. Rappelons que le faux n’est pas une simple reproduction. Il consiste à présenter intentionnellement une œuvre pour ce qu’elle n’est pas, un délit qui est réprimé par la loi Bardoux du 9 février 1895. « Le problème est que le champ d’application de cette loi est restrictif, car il ne vise que la signature apocryphe et les productions tombées dans le domaine public », explique Pierre Noual, avocat en droit de l’art.

Les institutions sous pression ?

Si le faux questionne le marché de l’art et son droit, il touche plus frontalement les institutions muséales, où la présence de falsifications peut ébranler la confiance du public et interroger l’expertise des conservateurs. Si leur responsabilité juridique n’est pas engagée, la révélation d’un faux dans une collection publique implique inévitablement une remise en question de leurs méthodes d’évaluation. L’autorité scientifique des musées et de leur personnel peut alors être mise à mal. Pour limiter les risques, les musées renforcent sans cesse leurs protocoles d’acquisition : les provenances sont minutieusement vérifiées et les œuvres analysées. Ces méthodes ne sont cependant pas infaillibles, comme le rappelle le procès en cours au Tribunal correctionnel de Pontoise, qui doit statuer sur le sort de plusieurs professionnels du monde de l’art ayant participé à l’acquisition de faux meubles…

Les faux dans les musées : fléau ou atout ?
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