C’est l’un des événements de l’automne londonien. Steve McQueen, plasticien superstar et réalisateur oscarisé, montre le résultat de l’entreprise colossale qu’il a engagée il y a 18 mois : photographier 76 000 élèves de 8-9 ans des écoles de Londres et sa banlieue. Le projet Year 3, qui s’expose depuis mi-novembre dans les salles de la Tate Britain, offre un aperçu de la diversité ethnique de la ville par le biais de centaines de portraits de groupe réalisés dans des écoles publiques ou privées, des institutions religieuses et des home schools. « Il est urgent de réfléchir à qui nous sommes », explique Steve McQueen à propos de son projet, conçu comme « une mémoire visuelle » de la population de la capitale britannique, loin de l’image fantasmée (et entièrement blanche) que prônent les chantres du Brexit.
Le projet présente un effet secondaire bénéfique : les modèles de McQueen arrivent en masse au musée, à la recherche de leur portrait accroché dans ce temple de l’art.…