Le Quotidien de l'Art

Du matériel à l'immatériel

Du matériel à l'immatériel
Emo de Medeiros, "Handroid City".
Emo de Medeiros.

Rituels chamaniques, mythologies populaires et connectivité du numérique : trois jeunes artistes décryptent les liens entre l'invisible et le visible.

Emo de Medeiros (Montrouge 2013)

Les interconnexions du numérique et du tangible

Le dernier projet vidéo d’Emo de Medeiros (né en 1979), un triptyque intitulé Handroid City, nous mène au cœur de villes hyper-connectées et de circuits de production en téléphonie mobile. Par des vues aériennes réalisées grâce à des drones, l’œil de la caméra survole des mégapoles chinoises, brésiliennes, et des ruelles africaines en terre battue. Via des plans serrés, l’artiste franco-béninois s’attarde aussi sur les usines, les boutiques et les marchés où l’on assemble, décortique ou recycle ces dénommés smartphones devenus indissociables de nos modes de vie. Le propos d’Emo de Medeiros, passé par l’École d’Ulm et les Beaux-Arts de Paris, s’intègre ainsi parfaitement dans le programme de la deuxième édition de « Cosmopolis ». Cette plateforme d’exposition lancée en 2016 par le Centre Pompidou invite en effet toute une jeune génération d’artistes internationaux à penser les répercussions sociales de la révolution numérique. Plus particulièrement, Handroid City observe comment la main de l’homme (hand) interagit ou « fusionne » avec les smartphones (Android), créant par-là de nouvelles « chorégraphies ». Suivant le concept de « contexture » cher à l’artiste,…

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