Rémunération juste, processus collaboratifs, durabilité : les directeurs artistiques de la 67e édition du Salon de Montrouge, Guillaume Désanges et Coline Davenne, ont adapté les rouages de la manifestation aux problématiques des artistes à l'ère actuelle. Une scénographie volontairement aérée, encourageant le dialogue entre les œuvres, permet au visiteur d'en prendre immédiatement le pouls. Écologie, genre et migrations sont évoqués en filigrane dans l'œuvre de la quarantaine d'artistes, mais aussi, dans le sillage du Covid, les questions du soin à l'autre, de la vulnérabilité et de la mélancolie. Ces thématiques sont sous-tendues par un goût pour la pluridisciplinarité et une tension entre tradition et futurisme, dont on retrouve la trace dans l'intérêt vers la matière et l'artisanat. « L'urgence écologique nous a mené à d'autres manières de penser le futur, alors que les grands récits de la modernité - artistiques, économiques, techniques, industriels - sont accusés d'avoir contribué à la destruction de l'environnement. En pensant à différentes manières de faire, cela a sans doute encouragé un tropisme vers des savoir-faire manuels et artisanaux », contextualise Guillaume Désanges. Ainsi, le duo Marius Escande et Sarah Illiouz a par exemple fait appel au feutre de laine et de brebis dans son œuvre symboliquement intitulée « Good things take time » – de même pour…
Montrouge, un salon en prise avec l'époque
La 67e édition du salon d'art contemporain rassemble jusqu'au 29 octobre une quarantaine d'artistes dont les propositions, à mi-chemin entre tradition et futurisme, sont présentées dans une scénographie volontairement décloisonnée.