Sur les quelque 42 000 édifices catholiques que compte la France, l’association non-confessionnelle de l’Observatoire du patrimoine religieux (OPR) recense plus de 500 églises directement menacées de destruction ou d’effondrement, auxquelles s’ajoutent plus de 5 000 édifices nécessitant des travaux d’entretien. À Paris seulement, Saint-Louis-en-l'Île a créé l’inquiétude avec des chutes de pierre sur la voie publique, Saint-Germain de Charonne a fait l’objet d’un arrêté de péril, tandis que Notre-Dame-de-Lorette et Saint-Merri ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial en péril en 2013 par le World Monument Fund.
Ce constat préoccupant est assez propre au patrimoine catholique, qui représente 90 % du patrimoine religieux français. Les édifices musulmans sont très récents, sauf quelques rares exceptions, et sont de plus en plus utilisés donc financés. Le parc orthodoxe ou bouddhiste est minuscule. Quant aux protestants et juifs, ils ont accepté en 1905 la gestion par des associations locales. Maxime Cumunel, secrétaire général de l’OPR, ne décolère pas : « Le patrimoine religieux est insuffisamment restauré aujourd’hui. C’est une question d’argent, mais surtout une question politique. Une vingtaine d'églises ont déjà brulé depuis le début de l’année, mais aucun plan de prévention opérationnel n’est pensé. Il y a une très grande faiblesse des décideurs politiques alors qu’ils ont des équipes compétentes. »
Disette budgétaire
La première cause de cet abandon semble être la question financière, qui touche…