Ambroise Vollard, Daniel-Henry Kahnweiler, Tériade, Albert Skira… Ces grands marchands et éditeurs ont assuré les beaux jours du livre illustré au XXe siècle. Certaines de leurs icônes figurent au menu de la collection Marc Litzler, dispersée le 20 février chez Christie’s, à Paris ; l’opportunité de décrypter un marché très sélectif. Entre 1988 et 1992, c’était folie à tous les étages : les Japonais, qui achetaient alors des tableaux modernes à tour de bras, ont boosté le marché du livre illustré. La crise de 1990 lui porte un coup dur, dont il se remet une dizaine d’années plus tard. Les prix regonflent à la faveur des ventes de quelques collections majeures : Fred Feinsilber, en 2006 chez Sotheby’s ; Régine et Bernard Loliée, en 2014 chez Sotheby’s, et Binoche-Giquello ; Arthur et Charlotte Vershbow en 2013 et Werner Bokelberg trois ans après chez Christie’s… Les collectionneurs d’art contemporain se sont aussi mis à la page. « On a basculé d’une civilisation de l’écrit à celle de l’image et de fait le livre illustré n’a jamais été à ce point d’actualité », vante Marc Litzler. D’actualité, certes, mais pas à n’importe quel prix. Celui-ci dépend de l’alchimie entre un auteur et un peintre, souvent d’une même génération. Parfois, rarement, une osmose peut aussi naître avec un siècle d’écart. On le constate avec le Chef-d’œuvre inconnu de Balzac, illustré par Picasso. Le génie andalou sut mieux que quiconque restituer le drame de la création du personnage principal de l’histoire, Frenhofer. Les goûts…
Le livre illustré, un marché de passionnés
Christie’s disperse le 20 février à Paris la collection de livres illustrés de Marc Litzler. L’occasion d’analyser un marché solide, mais ultra sélectif.