Le Quotidien de l'Art

Le chiffre du jour

500 Les roses bleues de Tadao And? pour Niko Pirosmani

Alors qu’il vivait misérablement à Tbilissi, troquant le plus souvent ses peintures contre un repas, Niko Pirosmani (1862-1918) s’avouait un rêveur invétéré : « De quoi avons-nous besoin mes frères, sinon d’une table et d’un samovar pour boire le thé et parler d’art ? » Outre le chariot rempli de roses qu’il envoie un jour, en gage d’amour fou, à l’actrice française Marguerite de Sèvres, le peintre géorgien formait le vœu de rassembler tous ses amis pour un grand banquet artistique. Cent ans après sa mort, l’architecte japonais Tadao And?, autodidacte comme le pauvre orphelin géorgien, réalise ce rêve envolé à l’Albertina de Vienne, en créant une ondulante table transparente en Plexiglas qui enferme des centaines de roses bleues. « L’architecture, confie And?, ce n’est pas la beauté, c’est penser ensemble ». Hormis les extraordinaires effigies d’animaux primitivistes peintes sur toiles cirées par Pirosmani qui entourent la table d’offrandes, And? convoque dans les sous-sols du musée sept amis post-mortem du génial Géorgien, de Picasso à Baselitz et Kiki Smith.

« Niko Pirosmani : A Wanderer between the Worlds »

par Tadao And?, à l’Albertina, jusqu’au 27 janvier.

albertina.at

Article issu de l'édition N°1641