Anne Horel (Salon de Montrouge 2011)
Le circuit court des relations humain-machine
Si la mouvance post-Internet du début de la décennie a parfois été comparée au pop art, concernant l’ambiguïté qu’elle entretenait vis-à-vis des symboles de la culture dominante, quelque chose a fondamentalement changé. Ce qui était une volonté de sortir des hiérarchies entre culture « haute » et populaire - en assumant qu’elles existaient encore dans des espaces délimités - s’est transfiguré en une attention portée aux fissures, aux discours contradictoires, aux positions mouvantes de la culture « mainstream ». Et d’assumer que chacun fait un décodage complexe des images et discours de la culture médiatique. Anne Horel semble avoir compris ça comme elle respire, tant elle a intégré Internet dans son mode opératoire. Son exposition transforme le réseau en cabinet de curiosités, partant d’un manifeste-abécédaire qu’elle a écrit, pour inviter 26 web-artistes à faire œuvre collective. Cherchant à sortir de l’anthropocentrisme, vegan et antispéciste, Anne Horel fait l’éloge de l’auto-apprentissage et de la coproduction des savoirs et des identités multiples : « Il arrivera un moment où on n’aura plus besoin de mots »,…