« Faire un acte politique en art, ce n’est seulement prendre position sur l’islamisme ou sur le féminisme. Cela peut être aussi de discuter avec la Garde nationale et de voir jusqu’à quel compromis on peut arriver pour investir l’ancienne église Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus, qu’elle utilise actuellement comme gymnase de boxe », explique Lina Lazaar, la fondatrice de Jaou. Ce qui pourrait sembler chez nous un projet anodin – faire revivre des lieux négligés du patrimoine en y invitant temporairement des artistes – est ici une épreuve de force. D’innombrables heures ont été employées à convaincre l’administration et les propriétaires privés – « Je pourrais faire une exposition avec les 76 refus reçus », confirme Lina Lazaar. Mais le résultat est finalement au bout du chemin : quatre lieux, de caractère très différent les uns des autres, ont été identifiés et leur « rédemption » a été confiée à quatre jeunes femmes commissaires qui en ont fait des pavillons sous l’égide des quatre éléments – eau, feu, terre, air. Une vraie règle de quatre…
L’église des boxeurs
Dans un parcours festif et musical où ne manquaient pas les performances (comme celle évoquant le destin tragique de Habiba Msika,…