Au sommaire le 17 octobre 2014
« La Chine a le hardware, il lui manque le software »
La fondation chinoise K11 Art Foundation, créée par le jeune homme d'affaires et collectionneur de Hongkong Adrian Cheng, a initié un partenariat de trois ans avec le Palais de Tokyo, à Paris. Cette collaboration débute le 20 octobre avec l'ouverture de l'exposition « Inside China, l'intérieur du géant » au Palais de Tokyo. Les commissaires Jo-ey Tang et Wang Chunchen ont choisi d'exposer cinq artistes chinois confrontés à trois artistes français, dont le photographe Nadar. Entretien avec Adrian Cheng.
R. A. Comment est née votre fondation?
A. C. Je l'ai initiée en 2010 avec le souhait et la mission d'agrandir l'écosystème chinois qui est encore balbutiant. Dès qu'une chose est tendance, les gens se ruent dessus. Il existe quatre foires à Shanghai, mais à quoi ressemblera la scène artistique ? Nous devons regarder la nouvelle génération d'artistes, les incuber. C'est le but du village artistique que j'ai créé en Chine à Wuhan.
R. A. Qu'est-ce qui distingue cette nouvelle génération des autres ?
A. C. Ce sont des artistes qui ont la trentaine, et qui ont une vision globale. Ils sont connectés, ont accès à toute sorte d'informations et ne veulent pas être définis comme « chinois-chinois ». Leur voix peine à être entendue à l'étranger et même en Chine. Ce qui ne les empêche pas d'utiliser des techniques parfois locales, comme c'est le cas de Li Gang. Ils utilisent l'héritage chinois sans jouer la carte de la propagande chinoise.
R. A. Pourquoi avoir créé un lieu aussi éloigné des centres habituels que sont Pékin et Shanghai ?
A. C. On parle beaucoup de Shanghai et de Pékin, mais personne ne parle des régions de l'Ouest et du Centre. Je veux donner une plate-forme aux artistes de ces territoires pour qu'ils aient eux aussi des opportunités.
R. A. Pourquoi avoir noué ce partenariat avec le Palais de Tokyo ?
A. C. Jean de Loisy [président du Palais de Tokyo] est ouvert, et le nouveau monde aussi, toujours dans le rêve. Notre but avec Jean est de donner une liberté aux curateurs. J'ai déjà les volets du village d'artiste et de l'éducation artistique. Ce que je veux, c'est aussi un incubateur pour les commissaires d'expositions. Quand les deux curateurs Jo-ey Tang et Wang Chunchen se sont rencontrés, il y a eu une alchimie, une fraîcheur. Lire la suite
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