Au sommaire le 15 septembre 2014
Eggleston sert un cocktail bien frappé à la Fondation Henri Cartier-Bresson
La Fondation Henri Cartier-Bresson, à Paris, dévoile les évolutions du travail du photographe Américain William Eggleston, du noir et blanc à la couleur.
Mais qui est ce photographe qui renifle comme les chiens sous le châssis des bagnoles, et vrombit comme les mouches à hauteur de plafonniers ? C'est William Eggleston of course, l'homme qui n'a jamais eu peur de fourrer son oeil cyclope dans le four de la cuisine ou la cuvette des toilettes, le photographe qui cadre juste mais n'arrondit jamais les angles, fourrageant avec un même culot dans les poubelles du Tennessee et dans la choucroute des filles, le Malcolm Lowry de l'image qui a chaloupé dans tous les bars de sa ville natale de Memphis et alcoolisé l'histoire de la photographie du XXe siècle avec des snapshots couleur plus dosés qu'une tequila sunrise. Il y a toujours une bonne dose d'électricité dans les accrochages de William Eggleston et celui que présente la Fondation Henri Cartier-Bresson, à Paris, est plus énergisant que jamais, avec ses 95 photos dont la moitié ne sont pas en couleur justement, car le propos d'Agnès Sire, commissaire de l'exposition, est « de saisir ce moment crucial, au tournant des années soixante, où le photographe délaisse le noir et blanc », réifiant de sa chromie agressive les objets du quotidien, faisant miroiter le juke-box et l'ampoule à 20 watts. Au passage, les cadrages se resserrent, le photographe qui « n'imaginait pas autre chose que faire de parfaits faux Cartier-Bresson » ne laisse plus entrer dans son objectif que des personnages isolés soliloquant avec leur ombre, des fragments désabusés de comptoirs et des encoignures sur lesquelles le regard bute. Chez Eggleston, seuls les phares de voiture vont par deux. Lire la suite
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