Au sommaire le 21 juillet 2014
Vie et mort de la peinture à la Villa Médicis à Rome
Peindre quand la peinture semble morte. Tel est le paradoxe qu'ont résolu certains artistes qui, après avoir porté ce médium à son degré zéro, puis l'avoir abandonné pour d'autres pratiques, l'ont retrouvé sans logique rétrograde. Ce pas de deux est au coeur de l'exposition « La peinture ou comment s'en débarrasser », conçue par Éric de Chassey, directeur de la Villa Médicis à Rome. Dans sa tentative de « déconstruction d'un récit autorisé », celui du dépassement et de l'abandon de la peinture par les artistes conceptuels, le commissaire en a choisi quatre, voisins, presque cousins, dans leur démarche : Martin Barré, Fabio Mauri, Marcia Hafif et Olivier Mosset. Quatre créateurs emblématiques de situations parallèles à Rome et à Paris. Il s'agit du premier face-à-face Barré-Mauri : tous deux viennent de l'expressionnisme abstrait. Le premier tourne en dérision le geste héroïque de l'abstraction lyrique en le reléguant tel un barbouillis dans un coin de la toile, avant de le simplifier à l'extrême avec le tube de peinture, pour finalement s'en tenir au geste distancié - et éminemment politique - de la bombe. Fabio Mauri, lui, glisse de la toile vers l'écran, signant une fin de la peinture - et des images. Mais la bête lui résiste, revient à la charge avec une élégance toute transalpine, telle un spectre sous une gaze, morte ou endeuillée, mais encore vibratile. Tout aussi vibrante est la peinture de Marcia Hafif, qui d'ailleurs n'exclut pas des formes anthropomorphes, ici un sein, ailleurs la courbe d'un corps. Lire la suite
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