Au sommaire le 13 mai 2014
Au Centre Pompidou, Martial Raysse affole nos habitudes
« Depuis Delacroix, on n'a pas peint comme ça. Les gens n'ont tout simplement pas eu l'idée ». L'artiste français Martial Raysse a une haute idée de la peinture qu'il réalise depuis trente ans. Une haute idée de la peinture tout court, qu'il considère comme un « langage universel ». Pour apprécier la rétrospective organisée au Centre Pompidou, à Paris, mieux vaut-il s'abstraire de cette naïveté mégalomane. Il faut tout autant oublier que le milliardaire François Pinault est son plus grand soutien. Car l'engouement inconditionnel d'un puissant prescripteur conditionne forcément le jugement. Les défenseurs de la peinture actuelle de Martial Raysse sont estimables. Malgré tout le respect qu'on leur doit, difficile d'accepter en bloc toutes ses peintures carnavalesques. Ses petits portraits aux regards obliques et aux couleurs fluo laissent circonspects. Dans une plateforme moins prestigieuse que Beaubourg, sans la signature de Martial Raysse ni l'appui de puissants collectionneurs, peu de gens y auraient souscrit. Hors contexte, son auditoire n'aurait pas plus applaudi devant une sculpture qui clôt l'exposition, jambe dressée à la manière d'Iris messagère des dieux de Rodin, flèche triomphante en main. Martial Raysse a beau préférer, comme tout artiste, son oeuvre récent à celui « historique », il faut reprendre le fil depuis le début. Et c'est en suivant ce déroulé chronologique qu'on saisit l'immensité d'un travail, ponctué de ruptures mais aussi pétri de cohérence. Lire la suite
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