En termes de records, la différence est infime entre Pierre Soulages et Martial Raysse, les deux artistes français vivants les plus chers en ventes publiques. Avec 5,1 millions d'euros (Sotheby's Londres, 2013), le premier précède de peu le second - 4,8 millions d'euros (Christie's Londres, 2011). Un abîme sépare en réalité les marchés de ces ténors de la peinture, tous deux consacrés par une rétrospective au Centre Pompidou. Celui de Soulages a progressé régulièrement, celui-ci produisant un oeuvre construit, identifiable, les collectionneurs s'intéressant à son ensemble. Celui de Raysse a fait un bond récent, les amateurs se concentrant sur ses figures féminines des années « pop » au sein d'un oeuvre protéiforme. « Les 20 top prices ont été adjugés à partir de 2007, observe Stefano Moreni, spécialiste chez Sotheby's. Le 23e plus gros prix remonte à 1991… ». L'oeuvre qui a décroché un record mondial, L'Année dernière à Capri (titre exotique), date de 1962, le deuxième et le troisième plus gros prix de 1964… Quand elles sont atypiques mais restent dans cette période, des pièces peuvent rencontrer un certain succès, telle la colonne en plexiglas vendue 125 800 euros chez Artcurial en avril…