Le Quotidien de l'Art

Au sommaire le 04 novembre 2013

Mira Schendel à la Tate Modern : entre visible et invisible

L'artiste Mira Schendel, à laquelle la Tate Modern rend un brillant hommage à Londres, est de la famille des inclassables. Avant d'arriver en 1949 au Brésil à l'âge de 30 ans, elle s'est abreuvée à de multiples alluvions, au gré d'une éducation d'abord juive en Suisse puis catholique en Italie - puis de s'enticher plus tard des philosophies asiatiques -, et de son errance européenne pour échapper à la barbarie fasciste. Ce terreau européen et ces identités successives expliquent (sans l'éclairer) la complexité de cette oeuvre pléthorique, conceptuelle et « artisanale », trop contradictoire pour s'affilier à un mouvement, même au néo-concrétisme dont elle partage l'intérêt pour la forme pure et une certaine abstraction « sensuelle ». Rien de simple donc dans ce travail si délicat ni dans cette personnalité torturée et fluctuante. Au Brésil, Mira Schendel est une figure canonique, presque une artiste d'artiste. Elle étonnera pourtant une partie de l'intelligentsia en participant à la Biennale de São Paulo de 1969, boycottée par ses pairs en raison de la dictature militaire commencée cinq ans plus tôt. Elle y montrera l'installation Still waves of probability recréée pour l'occasion par la Tate : une pluie de fils de nylon transparents, masse atone et aphone, oscillant entre visible et invisible. Une oeuvre intemporelle, presque détachée de la réalité, alors même que l'artiste a maintes fois insisté sur l'ancrage brésilien de son oeuvre. Ce paradoxe, elle l'a exprimé dans son journal intime, où elle écrivit : « Être fidèlement de CE monde. Et ne pas l'être ». Lire la suite

Et aussi

  • Tout Malevitch au Stedelijk Museum d'Amsterdam
  • Mira Schendel à la Tate Modern : entre visible et invisible
  • Particuliers et PME : les nouveaux défis d'Admical et d'Henri Loyrette
  • Les bonnes surprises des Florilèges de Cornette de Saint Cyr
  • Antoine-Louis Barye à mi-chemin entre art et science à l'Ensba
  • Un Delacroix redécouvert à Santa Barbara, en Californie
  • FAB
  • Easyfair - Art Antwerp