L'artiste Mira Schendel, à laquelle la Tate Modern rend un brillant hommage à Londres, est de la famille des inclassables. Avant d'arriver en 1949 au Brésil à l'âge de 30 ans, elle s'est abreuvée à de multiples alluvions, au gré d'une éducation d'abord juive en Suisse puis catholique en Italie - puis de s'enticher plus tard des philosophies asiatiques -, et de son errance européenne pour échapper à la barbarie fasciste. Ce terreau européen et ces identités successives expliquent (sans l'éclairer) la complexité de cette oeuvre pléthorique, conceptuelle et « artisanale », trop contradictoire pour s'affilier à un mouvement, même au néo-concrétisme dont elle partage l'intérêt pour la forme pure et une certaine abstraction « sensuelle ». Rien de simple donc dans ce travail si délicat…