L’exposition Jean-Luc Verna au MAC/VAL est un astre sombre et néanmoins resplendissant, une caverne jonchée de paillettes d’argent, habitée par une danseuse aux étoiles d’encre noire tatouées sur la peau. Bien plus qu’une figure stellaire, Jean-Luc Verna est un satellite lunaire mélancolique qui trouve refuge dans les périphéries du monde. Aussi ne faut-il pas s’étonner que l’exposition « Jean Luc Verna, – vous n’êtes pas un peu beaucoup maquillé ? – Non » ait lieu à Vitry-sur-Seine, à savoir en marge de la ville qui se croit Lumière, et non en son centre.
L’artiste qui fuit le milieu mondain, rejette ses effets de mode et s’affirme par la négative, se tient depuis son antre à l’écart des rayons que produisent par réfraction les prismes hégémoniques d’interprétation du présent. En lieu et place d’un miroir reflétant les affectations du moment, il nous livre une poésie qui, tant par son style que ses sujets, pourrait paraître surannée mais s’avère hautement plus transperçante que bien des livraisons des cahiers de tendance. Que l’on ne s’y fie pas, ses dessins de piafs magnifiquement ringards ne disent pas tant l’affection de l’artiste…