C’est un pillage britannique qui est à l’origine de la diffusion sur le marché et dans les musées de l’art médiéval du palais royal du Bénin. En 1897, les Anglais prennent d’assaut la demeure de l’Oba Ovonramwen, le dernier souverain du Bénin. Le lieu est légendaire, décrit au XVIIe siècle par le Hollandais Olfert Dapper (1636-1689). Dans le palais, des galeries aux dimensions impressionnantes comparables à celles de la Bourse d’Amsterdam sont soutenues par des piliers en bois recouverts de plaques de cuivre où sont gravées les victoires militaires. Lorsque les Britanniques s’emparent des lieux, en représailles à une attaque, ils emportent 900 de ces plaques. Celles-ci finissent dans des musées à Londres mais aussi à Dresde, Munich, Cologne ou Leipzig entre autres, ou dans des collections privées. L’une d’elles passera sous le marteau de la société Binoche & Giquello, jeudi 24 novembre, en incipit des ventes d’art tribal de décembre. Cette pièce splendide représente un prêtre, peut-être médecin, le cou engoncé dans un col orné de perles. Elle est évaluée de 600 000 à 800 000 euros. D’autres pièces-phares seront présentées lors de cette vente d’art d’Afrique et d’Océanie expertisée par Patrick Caput et Bernard Dulon, tels un masque heaume Janus Igala (Nigeria) estimé de 180 000 à 250 000 euros, une figure féminine des îles Fidji attendue à 130 000-180 000 euros, ou une spectaculaire figure anthropomorphe d’autel Attiol de Guinée-Bissau, estimée de 100 000 à 150 000 euros.
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