L'exposition au musée d'art moderne de la Ville de Paris (Mamvp) de la collection forgée en près de 50 ans par le marchand allemand Michael Werner est en tout point colossale. Par sa densité (au bas mot 900 oeuvres exposées), par la qualité, qui coupe littéralement le souffle, même lorsqu'il s'agit de peintres avec lesquels le visiteur n'entretient pas forcément de grandes affinités. Le ton, très charpenté, est donné avec une Daphné en bronze peint de Markus Lüpertz qui nous toise d'emblée. Ce qui vous attend ? Du lourd, du très lourd, et un parcours intelligemment tressé d'Histoire et d'histoire de l'art. Premier uppercut, une salle entière de Jean Fautrier. Pas n'importe lesquels, un Nu de 1926, silhouette ocre plus en lévitation que lascive sur un drap blanc ; deux suites de dessins des années 1940, l'encre venant cerner par fines volutes, ici un…