R. A. Pourquoi offrez-vous une partie de votre collection à la France plutôt qu'à l'Allemagne, décision que des directeurs de musées germaniques comme Udo Kittelmann, contactés par la revue Monopol, ont regrettée ?
M. w. J'ai bien sûr essayé de le faire avec des musées allemands, je ne mentionne pas leur nom car ce serait embarrassant pour eux. Cela n'a pas marché. L'un a mis un an à répondre à un courrier, et l'autre n'a jamais répondu. Si vous ne jouez jamais au loto, vous ne pouvez pas espérer gagner. Je n'ai jamais rencontré Udo Kittelmann. Je suis un marchand, mais aussi un promoteur, je fais ce qu'il y a de mieux pour mes artistes. C'est beaucoup plus facile de négocier avec des musées européens. Ils en veulent vraiment. Le musée d'art moderne de la Ville de Paris est jeune, pas encore chargé d'oeuvres. Cela fait sens. Il y a aussi une raison psychologique. Dans les années 1960, l'Allemagne était provinciale, il n'y avait rien à dire ni à faire. Paris a été le centre de l'art pendant 200 ans. Lehmbruck est venu ici et Beckmann aussi. Avec Baselitz, nous sommes venus…