Frédéric Castaing ne pensait sans doute pas être rattrapé à ce point par la réalité. Le président de la Compagnie nationale des experts organisait mercredi les premières assises de l’expertise au Petit Palais à Paris, centrées sur son rôle dans le marché de l’art. Au même moment éclatait – après des mois de rumeurs – une nouvelle affaire de meubles du XVIIIe siècle dont l’authenticité est remise en cause. En mars dernier déjà, suspecté par l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) et par l’Office de répression de la grande délinquance financière de la police judiciaire (OCRGDF) d’être mêlé à un trafic de pièces largement arrangées, l’antiquaire parisien Jean Lupu avait été longuement entendu par la police. Cette fois, les soupçons ne concernent plus seulement les antiquaires mais aussi l’un des établissements publics les plus prestigieux de France, le château de Versailles. Quatre ensembles mobiliers conservés dans ses collections sont sur la sellette. Au moment où s’ouvraient les Assises de l’expertise, deux marchands parisiens respectés, Laurent Kraemer (Galerie Kraemer) et Bill Pallot, également expert (Galerie Didier Aaron), étaient placés en garde à vue. Des pièces ont été vendues à Versailles par ces enseignes, les autres à travers deux maisons de ventes, Sotheby’s (de gré à gré) et la SVV Thierry de Maigret. Ce dossier…
L’expertise sur la sellette dans l’affaire des « faux » meubles de Versailles
Si une filière de faux meubles a été mise à jour, touchant aussi bien le château de Versailles que le marché parisien et les collectionneurs, ces affaires emboîtées explosent subitement sur fond de rivalités et revanches entre professionnels.