Les ventes de design organisées par Sotheby’s et Christie’s cette semaine à Paris ont enregistré des résultats très solides. Sotheby’s se félicite de l’excellent bilan de sa vacation du 24 mai, qui a cumulé 7,8 millions d’euros avec une grosse session de 198 lots (est. 4,2 à 5,9 millions d’euros), 86,5 % des pièces ayant trouvé preneur. C’est l’un des résultats les plus élevés en France depuis une dizaine d’années pour une vente d’arts décoratifs et de design « various owners » – de diverses provenances – incluant plusieurs collections (ici, un ensemble d’œuvres d’Alberto et Diego Giacometti, et un autre de céramiques de Georges Jouve) avec entre autres la vacation de Christie’s en 2013 qui comprenait des œuvres majeures d’Armand-Albert Rateau pour la duchesse d’Albe (8,4 millions d’euros). Les Asiatiques ont boosté la vente de Sotheby’s, remportant cinq lots du « top ten », dont un guéridon de Diego Giacometti qui a vu son estimation haute quadruplée (435 000 euros, est. 70 000 à 100 000 euros) et un bureau « Présidence » de Prouvé (363 000 euros). Ils ont été très actifs sur les 18 pièces des Giacometti proposées et dont aucune n’est restée invendue. « Il y a sans doute eu un effet focus avec l’exposition sur Alberto Giacometti au Yuz Museum à Shanghai, la première en Asie sur l’artiste [qui s’y tient jusqu’au 31 juillet, lire Le Quotidien de l’Art du 12 avril 2016]. Nous connaissions déjà ces acheteurs asiatiques, mais ils ne s’étaient jamais manifestés à ce niveau pour Giacometti », confie Cécile Verdier. Pour la responsable du département chez Sotheby’s, « le marché est bon et en train de se renouveler », pointant 16 lots partis à plus de 100 000 euros. Chez Christie’s, le 25 mai, plusieurs pièces ont pulvérisé les estimations, tels un siège « Love-Seat » (1972) de Claude Lalanne estimé de 120 000 à 180 000 euros qui a atteint 721 500 euros ; et une paire de fauteuils aux pommeaux de canne (vers 1963) de Diego Giacometti qui a récolté 685 000 euros sur une évaluation identique. François-Xavier et Claude Lalanne ainsi qu’Alberto et Diego Giacometti trustent le « top ten » de Christie’s avec six pièces au total. La vente a obtenu en tout 3,9 millions d’euros, dépassant là aussi largement les estimations (2 à 2,8 millions d’euros) avec quatre fois moins de lots que chez Sotheby’s (51 numéros, dont 80 % ont trouvé preneur).