La culture est absente du traité de Rome de 1957, soit parce qu’elle fut alors tenue comme un aspect subalterne de la construction européenne, soit parce qu’elle fut considérée comme trop indissociablement liée aux identités nationales et devant rester l’apanage de chaque pays. L’Union européenne n’est cependant pas restée inactive dans le domaine culturel, notamment en adoptant des directives pour protéger la production et la diffusion d’œuvres audiovisuelles européennes ou en promouvant le programme des capitales européennes de la culture. Mais la faiblesse relative des moyens mobilisés (moins de 0,2 % du budget de l’Union européenne), ainsi que la complexité des processus de décision et de mise en œuvre des projets, font que dans la réalité, la politique culturelle de l’Union européenne a conservé la dimension qu’elle revêtait à l’origine : subsidiaire.
Pour la France, il y a même plus grave : ses conceptions en matière de politique culturelle ont été régulièrement défiées par les institutions européennes, notamment par la Commission. À l’occasion des négociations commerciales avec les États-Unis, lors de discussions sur le droit d’auteur, dans l’approche…