Avec un total de 2,5 millions d’euros avec les frais, la vente d’art tribal organisée le 19 mai à Drouot par la maison Binoche & Giquello a réussi le pari de renouer avec les ventes de prestige dans cette spécialité à l’hôtel des ventes parisien. Expertisée par Patrick Caput et Bernard Dulon, la vacation de 90 lots était évaluée de 1,9 à 2,5 million(s) d’euros (lire Le Quotidien de l’Art du 17 mai). Le musée du quai Branly a préempté le lot phare, une statuette Akyé (Côte d’Ivoire) recouverte de feuilles d’or martelé, pour la somme de 624 800 euros (est. 600 000 à 700 000 euros). Le même établissement avait déjà acquis par le passé un masque Akyé ayant appartenu à Hubert Goldet. Le musée a aussi préempté dans la vente de jeudi un étrier de poulie Gouro (Côte d’Ivoire) qui avait fait partie de la même collection, et avait été détenu notamment par Félix Fénéon puis Tristan Tzara. Il a été remporté pour 51 520 euros sur une estimation de 40 000 à 60 000 euros. Au total, huit lots ont dépassé la barre des 100 000 euros, tels un masque en ivoire Lega resté jusqu’ici dans la famille d’un administrateur du Congo belge (203 200 euros, est. 160 000 à 200 000 euros) ou une tête en ivoire de la même ethnie (128 800 euros, est. 100 000 à 150 000 euros). En art océanique, une pédale d’échasse Tupuva’e est partie pour 112 056 euros et une effigie en basalte Tiki Ke’a, pour 103 040 euros. Une cuillère en corne Tlingit (Colombie britannique) estimée de 25 000 à 35 000 euros a créé la surprise en atteignant 156 080 euros.