Peut-on regarder un film, n’importe quel film, au-delà de sa narration, de ce qui est dit et figuré, pour tenir compte de ce qui l’excède, de l’intensité propre aux images ? C’était l’invitation de Jean-François Lyotard à regarder le cinéma à travers la notion de « figural » en 1971, sous les bombes de la critique marxiste : le cinéma industriel restait pour cette dernière le bras armé de l’aliénation collective. Depuis, il est devenu commun d’interroger la pertinence d’un panthéon d’« auteurs » construit sur un modèle littéraire – n’importe quel film permet d’explorer l’imaginaire collectif d’une société. Le cinéma participe certes des conflits cherchant à maintenir ou à transgresser des normes sociales, mais cela ne suffit pas à saisir l’action directe des images. Comment l’image peut-elle être pensée indépendamment de tout discours qui l’accompagne ou la justifie ?
Christophe Herreros est un spectateur actif de films blockbuster, mais…