Tout a commencé par un « Je renonce » tonitruant dans un entretien accordé au Monde en 2005. Suivi très vite par l’annonce de l’achat pour 29 millions d’euros du Palazzo Grassi à Venise. Le milliardaire breton qui avait envisagé de bâtir une fondation sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), jette l’éponge devant l’ampleur des retards de chantier et autres chicaneries administratives. L’ancien ministre Jean-Jacques Aillagon le conseille de se rabattre sur Venise. « Venise, ce n’était pas un pis-aller, insiste ce dernier, qui fut le premier directeur du Palazzo Grassi. C’était le siège d’une des principales biennales d’art contemporain dans le monde ». Le Palazzo Grassi avait aussi eu ses riches heures sous la houlette de Fiat. Pontus Hultén, qui y fut brièvement directeur, y organisa quelques expositions mémorables.
Ce que François Pinault ne soupçonnait pas alors, c’est qu’il pourrait avoir un an plus tard un autre site vénitien dans sa dot, la Pointe de la Douane, dont il obtient en 2007 la sous-concession pour une durée de 30 ans renouvelable, à la barbe de la Fondation Guggenheim,…