« Mais qu’arrive-t-il à Sotheby’s ? ». Depuis plusieurs mois, la question est sur toutes les lèvres dans le milieu de l’art. Le « Sotheby’s bashing », ou persiflage plus ou moins bien intentionné, est devenu une mode, en particulier chez ses concurrents… La vénérable firme mondiale d’origine britannique, qui a prospéré dans les années 1950 et 1960 à Londres – où l’absence de contrôle des changes a favorisé importations et exportations – puis à New York (lire encadré), traverse à l’évidence une mauvaise passe. En 2015, la société, aujourd’hui américaine et cotée en Bourse, a perdu 11,2 millions de dollars (en partie à cause de la vente à perte de la collection Taubman, son ancien propriétaire), tandis qu’en 2014, elle dégageait un profit 74 millions de dollars. Sous l’impulsion de l’actionnaire principal, Dan Loeb (à la tête du fonds d’investissement Third Point), le nouveau PDG venu du monde de « l’entertainment », Tad Smith, a mis en place en décembre 2015 un plan de départs volontaires. Avis aux intéressés : ceux qui ne prennent pas ce train-là risquent de se voir bientôt poussés vers la sortie dans d’autres conditions… Si certains ont anticipé et quitté le navire dès 2015, les départs se sont accélérés ces derniers mois, incluant des cadres à haute valeur ajoutée, des personnalités reconnues, en place de longue date. Presque tous les départements sont touchés, avec la sortie notamment d’Anthony Grant en peinture ancienne, Cheyenne Westphal, très active dans la vente Damien Hirst en 2008 à…
Sotheby’s, une délicate transition
Exode ou restructuration ? Les départs en série de spécialistes clés et de dirigeants reconnus risquent de dénuder la maison de ventes aux enchères Sotheby’s à un moment où le marché se tend. Ils soulèvent aussi nombre de questions. Explications.