Le parcours du Douanier Rousseau, qui ne prit les pinceaux qu’à l’âge de 40 ans, est déroutant. Dès le Salon des indépendants de 1885, il subit les moqueries du public, incapable de comprendre son sens des proportions équivoques, sa difficulté à mettre en place les corps dans l’espace ou ses perspectives « maladroites ». La présentation sur les cimaises d’Orsay de ses portraits aux côtés de Primitifs ou encore d’œuvres d’un Carlo Carrà – qui puisa dans les tableaux du Français une immense liberté formelle et poétique – renverse cette vision. Le postulat des commissaires Guy Cogeval, président du musée d’Orsay, et Gabriella Belli, directrice de la Fondazione Musei Civici di Venezia, est de mettre en exergue cette « remontée consciente jusqu’aux sources d’une naïveté…
Les influences insoupçonnées du Douanier Rousseau au musée d’Orsay
Il est rare qu’une exposition parvienne à bouleverser la réception de l’œuvre d’un artiste. « Le Douanier Rousseau. L’innocence archaïque » présentée actuellement au musée d’Orsay, à Paris, est de celles-ci. Tandis que le projet présenté à la Tate Modern à Londres, au Grand Palais à Paris et à la National Gallery à Washington en 2005-2006, « Le Douanier Rousseau. Jungles à Paris », avait partiellement réduit son œuvre à sa période tardive, l’exposition du musée d’Orsay mêle avec habileté tous les a priori sur le peintre.