Les « Panama Papers » vont peut-être permettre de résoudre un conflit concernant le marché de l’art. L’Homme assis (1918) d’Amedeo Modigliani est cœur d’une double bataille judiciaire, qui oppose Philippe Maestracci, le petit-fils d’Oscar Stettiner, un antiquaire juif, et la famille Nahmad, riches marchands d’art possédant une collection de plus de 3 500 tableaux de maîtres entreposée au port franc de Genève. Celle-ci affirme ne pas détenir le tableau, qu’elle a néanmoins exposé à deux reprises, et nie aussi que l’œuvre ait appartenu à Oscar Stettiner. Le tableau a été acheté en 1996 chez Christie’s à Londres par une société off-shore panaméenne, l’International Art Center (IAC) dont la famille Nahmad est, selon Le Monde, le seul actionnaire. D’autre part, le catalogue de cette vente mentionne son acquisition entre 1940 et 1945 par un certain J. Livengood. Or, tous les biens de l’antiquaire juif ont été spoliés pendant la guerre, dont ce tableau, acquis selon les registres le 3 juillet 1944 par le galeriste John Van der Klip, de la famille de J. Livengood. Grâce aux archives de la Biennale de Venise, il est aussi prouvé, photo et catalogue à l’appui, qu’Oscar Stettiner avait prêté le tableau à la manifestation en 1930. Une perquisition est en cours à Genève pour mettre la main sur le Modigliani. Selon l’Institut Restellini, le modèle de ce tableau serait le chocolatier Georges Menier.