« Not new Now ». Bizarrement traduit par « quoi de neuf là », la sixième édition de la Biennale de Marrakech fait mentir les Cassandre qui prédisaient la fin prochaine de cette manifestation faute d’orientation artistique forte, d’ancrage local et de moyens. La réussite inédite de cette édition repose d’abord sur une prise de conscience marocaine : pour la première fois, la Biennale est entièrement financée par des acteurs publics et privés locaux. « C’est un produit 100 % marocain », affirme fièrement Amine Kabbaj, président exécutif de la biennale.
Mais l’apport financier ne serait rien si l’événement n’avait trouvé un vrai commissariat artistique, en la personne de Reem Fadda, qui a donné du corps et une pensée politique à un événement qui naviguait à vue. Son point de départ ? L’héritage postcolonial et l’esprit de la conférence de Bandung de 1955 qui a marqué l’entrée sur la scène internationale des pays dits du tiers-monde. C’est dans cette continuité qu’elle a réuni cinquante artistes aussi bien arabes, africains, afro-américains, asiatiques et latinos. Avec un mot d’ordre : réfléchir au présent et agir. « On ne peut pas…