On entre dans l’œuvre par un détail, car de détails il en est question partout chez elle. Par exemple celui, troublant, d’un ensemble intitulé Le moindre geste (en référence au film éponyme de Fernand Deligny) montré au sein de l’exposition collective « Les Fragments de l’amour » à La Traverse (Alfortville). Une carte postale ancienne est déposée à l’arrière d’un fragment de visage en béton aux lèvres étrangement rythmées. Sur cette carte aux bords dentelés, on croit distinguer une scène isolée d’un culte de possession africain ; un entrelacs de bras et de jambes d’où émerge un profil paré, telle une mise en image de…
Mathilde Denize, émietter l’univers
Mathilde Denize (née en 1986) a participé au Salon de Montrouge en 2013. Développant une œuvre fondée sur l’intuition et l’économie du geste, elle réalise des assemblages d’objets à partir de rapprochements formels et d’associations mentales parfois énigmatiques. Engagées du côté de la subtilité, non de l’ostentation, ses œuvres incarnent un réel morcelé et recomposé avec un certain sens de l’évidence plastique.