Succès hier soir à Drouot pour Rodin : les cinq bronzes posthumes provenant de la collection du marchand parisien Jean de Ruaz se sont bien vendus dans la vacation organisée par la société Binoche et Giquello (lire Le Quotidien de l’Art du 10 février). Parmi ces sculptures fondues par Eugène Rudier entre 1927 et 1945, pour les plus tardives d’entre elles, une version du Baiser estimée 1,5 à 2 million(s) d’euros a obtenu 1,7 million d’euros (2,2 millions d’euros avec les frais, record mondial pour ce modèle dans cette fonte). La pièce rejoindra une collection américaine « en face du Golden Gate », confie Jérôme Le Blay, auteur du catalogue raisonné de Rodin. « C’est un bon achat, ajoute-t-il. Une fonte du vivant de l’artiste du même sujet part à plus de 6 millions de dollars ». L’Éternel Printemps, évalué de 300 000 à 400 000 euros, est quant à lui parti à 550 000 euros au marteau (693 000 euros avec les frais), achat de la même collection. D’une autre provenance suivaient plusieurs pièces du créateur Art déco Paul Iribe. Si un meuble d’appui au décor floral a à peine dépassé l’estimation basse pour atteindre 58 000 euros hors frais (est. 50 000-60 000 euros), soit 73 085 euros frais inclus, un exemplaire du fauteuil Nautile à décor en spirale a vu son évaluation de 100 000 à 120 000 euros largement dépassée pour récolter 180 000 euros au marteau (226 800 euros). Un acheteur du Moyen-Orient
l’a remporté contre un Européen. Soit un total de 4 millions d’euros en neuf coups de marteau.