Alexandre Crochet_ Pourquoi publier ce livre alors que votre cliente, Sylvia Roth-Wildenstein, veuve de Daniel, est aujourd’hui décédée ?
Claude Dumont-Beghi_J’avais commencé à l’écrire avant son décès et elle m’a donné un mandat post-mortem souhaitant qu’on le publie. Elle a mis beaucoup d’énergie pour que les choses soient dites et m’a demandé de porter sa parole au-delà de son existence. Il n’y a plus d’héritiers, sa sœur a renoncé à la succession, alors que ma cliente avait fait un testament en 2008 où elle demandait que celle-ci poursuivre son action… Il n’y a pas d’intérêt financier à ce que je fais depuis longtemps. Je le fais aussi pour qu’on arrive à plus de décence. Même s’ils avaient payé les impôts qu’ils devaient, les Wildenstein seraient toujours milliardaires.
Sa disparition a-t-elle clos l’action judiciaire ?
Je n’ai plus de mandat d’intervenir. Mais nous avions déposé deux plaintes au pénal. La première pour abus de confiance, ensuite pour organisation d’insolvabilité, recel, faux et usages de faux… Je me suis constituée partie civile pour ma cliente. Une fois l’action publique lancée, elle continue même après décès, donc mes deux plaintes de 2009 ont prospéré. Par devoir moral et conviction, j’ai alerté l’autorité publique en voyant qu’il y allait avoir prescription fiscale. J’ai écrit à…