Les biens culturels ne sont pas des biens comme les autres et ils doivent donc échapper aux règles du marché : l’exception culturelle est la pierre de touche de la politique culturelle française, sur le plan interne comme sur la scène internationale.
Sur le plan interne, ce principe légitime l’intervention de l’État : prix unique du livre, système de financement de la production cinématographique, quotas de production et de diffusion de films d’expression française imposés aux chaînes de télévision, quotas de diffusion de titres en français à la radio… Par l’instauration de mécanismes contraignants ou dérogatoires, par l’octroi de subventions directes ou indirectes, l’objectif est toujours le même : protéger la diversité de création ou de diffusion face à la loi du marché. Cette politique a un coût, mais la réussite semble incontestable. On érige souvent en exemples la vitalité du cinéma français, qui détient encore des parts de marché conséquentes en France à la…