Michel Melot a dirigé l'Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France de 1996 à 2003. Il publie aujourd'hui un livre sur cette expérience. Il revient sur les pistes de réflexion qu'il lance dans l'ouvrage.
S. H. Dans votre ouvrage, vous réfutez l'idée d'un inventaire du patrimoine comme un « bilan sec » au profit d'une vision plus réflexive.
M. M. C'est exactement cela. Deux conceptions de l'inventaire du patrimoine s'affrontent. L'une, comme elle a cours à l'étranger, est de faire un annuaire téléphonique : aller voir les monuments que l'on devrait classer. L'autre idée est celle de Malraux, pour qui il faut aller au contraire vers des valeurs inconnues. Nous voyons bien qu'aujourd'hui le patrimoine éclate de partout : l'inventaire est infini. Quand je dis que l'inventaire est impossible, je ne veux pas qu'il y ait…