Comment bâtir une rétrospective consacrée à Léonard de Vinci (1452-1519), lui qui a laissé si peu de peintures ? Et au sujet duquel les institutions ne se séparent que rarement d’œuvres aussi importantes que fragiles, sans parler des assurances ? Pour réussir à monter « Léonard de Vinci. Dessiner le monde » au Palazzo Reale de Milan, il a fallu une mobilisation générale - du département de la culture de la capitale lombarde au président de la République italienne, en passant par le ministre des Biens et Activités culturels - et des mois de négociations. La tenue de l’Exposition universelle 2015 dans cette cité qui abrita l’un des temps forts de la carrière de Léonard - l’artiste y séjourna de 1482 à 1499 et y a notamment laissé la Cène, à Santa Maria delle Grazie -, et sa visibilité mondiale ont pesé dans la balance. Les autorités locales espèrent bien donner en exemple « le message d’Humanisme que Léonard a clairement exprimé, et qui doit entrer dans les décisions mondiales aussi grâce à l’Expo 2015 », explique le maire de Milan, Giuliano Pisapia. L’exposition est déjà un événement en soi. Combien y a-t-il eu d’accrochages de cette ampleur à ce jour ? Le directeur du Palazzo Reale, Domenico Piraina, cite celui du Palazzo dell’Arte à Milan, en 1939, et celle de la National Gallery de Londres en…
Veni, vidi, Vinci
Annoncée comme la plus grande rétrospective sur Léonard de Vinci en Italie, l’exposition organisée à Milan replace dans son époque l’artiste et humaniste, primus inter pares.