Le Quotidien de l'Art

Jesús Rafael Soto

Jesús Rafael Soto
Jesús Rafael Soto, Sphère Lutétia, 1996, paint on metal,
600 x 600 x 600 cm / 236 1/4 x 236 1/4 x 236 1/4 inches. © Jesús Rafael Soto/ Adagp, Paris, 2015. Courtesy Galerie Perrotin.

C’est en venant à Paris dans les années 1950 que le Vénézuélien Jesús Rafael Soto aura trouvé sa voie : faire bouger Mondrian. Explorant tous les ressorts du pictural pour en souligner l’instabilité, cet artiste décédé en 2005 fait tanguer notre regard avec ses trames et stries métalliques. Cette Sphère Lutétia de 1996 que la Galerie Perrotin présente dans la section Unlimited, est l’une des plus spectaculaires que l’artiste ait conçue, pour l’exposition « Les champs de la sculpture » sur les Champs-Élysées à Paris. « J’ai pensé au vent, à la musique aléatoire, je voulais garder un peu de tout dans cette sculpture », dira alors l’artiste dans un entretien. Tout y est de ses préoccupations : le vocabulaire chromatique, la trinité espace-temps-matière, la dimension vibratile et le trouble perceptif qui fait chavirer le regardeur. La spirale ne tourne pas sous l’effet d’un moteur, mais vrille selon un principe optique et cinétique lié au déplacement du spectateur. L’historien de l’art Matthieu Poirier le dit bien : chez Soto, « la perception est le médium ».

It was only really when he arrived in Paris in the 1950s that the Venezuelan artist Jesús Rafael Soto (who died in 2005) finally found his vocation: to get Mondrian moving. By exploring the entire array of pictorial resources to underline their instability, his use of geometrical forms and metal tubes causes the spectator’s perception of his work to pitch and sway. In the Unlimited sector, Galerie Perrotin is presenting Sphère Lutétia (1996) which is one of the most spectacular pieces that Soto imagined for the “Les champs de la sculpture” exhibition on the Champs-Élysées in Paris. “I thought of the wind and aleatory music and wanted to keep something of all that in this sculpture”, Soto would say in an interview. All of his artistic preoccupations are summed up here: a chromatic vocabulary, the space-time-material trinity, vibrations and a visual disturbance that perturbs the spectator’s perception. The spiral does not turn because it is driven by a motor, but twists in accordance with an optical and kinetic principal in relation to the spectator’s movements. To quote the art historian Matthieu Poirier: in Soto’s work, “perception is the medium”.

Jesús Rafael Soto

1923 Born in Ciudad Bolívar, Venezuela

1955 “Le Mouvement”, Galerie Denise René, Paris, France

1964 Documenta III, Kassel, Germany; Venice Biennale, Italy

2005 Died in Paris, France

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Article issu de l'édition Hors-série du 14 juin 2015