Julie Portier_Comment adviennent les objets énigmatiques que sont vos sculptures ?
Camille Blatrix_Chaque pièce porte l’humeur du moment de sa conception. Quand Castillo/Corrales m’a invité [à l’exposition du prix Ricard], j’étais préoccupé par les interphones. J’en voyais beaucoup dans les films que je regardais… Je crois maintenant que l’interphone (qui a inspiré la pièce intitulée Je veux passer le reste de ma vie avec toi), ressemble assez aux œuvres que je souhaite faire : des objets froids, fermés, qui s’appréhendent frontalement tandis qu’ils ouvrent d’autres espaces, de multiples destinées. Ce bout de métal face auquel on est coincé, dans une cage d’escalier, donne la possibilité de rejoindre la personne que l’on aime ou encore d’aller se battre avec le type du troisième étage. Il y a ce moment de fantasme, nourri de sentiments et d’anecdotes, puis vient la pratique d’atelier où un rapport fusionnel se met en place avec…