Après cinquante années de déshérence, le Maroc va-t-il se doter d’une vraie politique culturelle ? Le pays a tenté d’en poser les bases avec la création en 2011 de la Fondation Nationale des Musées abritant sous son ombrelle quatorze institutions. Mais la personnalité de son président, Mehdi Qotbi, peintre et lobbyiste, est loin de faire l’unanimité. Il a certes pour lui d’avoir ouvert le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain après dix ans d’atermoiement. Les chiffres sont aussi à son avantage : 100 000 visiteurs depuis son ouverture en octobre 2014. Mais l’établissement, qui consacre sa première exposition au Maroc médiéval, est pétri d’incohérences. Conçu sans projet scientifique et culturel, sans souci de recherche historiographique, l’équipement de style néomauresque aux salles basses de plafond n’est guère adapté à l’art actuel avec son grand atrium pavé de marbre plus propice à la représentation politique qu’à des expositions d’art actuel. L’accrochage inaugural dont il reste encore quelques traces, est fondé sur les prêts de…
Un vaste projet de musées pour le Maroc
Désignée capitale de la culture arabe en 2003, Rabat s’emploie à prendre une place croissante sur l’échiquier culturel marocain. Après l’ouverture en 2014 du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, qui a frustré de nombreux acteurs locaux, on attend beaucoup du complexe culturel prévu dans la vallée du Bouregreg par le fonds Wessal Capital.