Amor raconte, en 400 pages et autant d'images empruntées à l'histoire de l'art la plus pointue et à la culture populaire la moins avouable, l'épopée d'un personnage qui, lors d'un séjour à Rome, découvre la vérité cachée derrière le décor. Il est entré à l'intérieur par la porte d'un hôpital psychiatrique pour avoir vandalisé la fontaine de la place Navone, à moins que le plus grave ne soit d'avoir révélé à cette occasion que les sculptures de Giacomo della Porta vénérées par les touristes étaient des copies du XIXe siècle. Le traitement médical consiste à suivre une formation de médiateur culturel, et l'efficacité de la thérapie amène bientôt le détenu à rencontrer le chef suprême de cette machinerie dans l'ombre du patrimoine, qui n'est autre que Tom Cruise : « Tu es un soldat culturel qui doit nettoyer le monde de tous les partisans de l'indicible et du mystérieux avec la ferveur…
Guillaume Pinard fervent iconoclaste
L'exposition « Un trou dans le décor » de Guillaume Pinard au Quartier à Quimper a été inaugurée au moment où le centre d'art contemporain s'est vu confirmer une baisse de 15 % de sa subvention par la mairie de Quimper qui n'a pas renouvelé le conventionnement de la structure. Cette coupe reconductible sur les trois années à venir sonne la mort du Quartier. L'invitation de la directrice Keren Detton à l'artiste, simultanément à la sortie de son dernier livre, Amor, n'est pas étrangère à ce contexte de disparition de l'art au profit de la vague notion de « culturel ».