Le Quotidien de l'Art

Le Cnap sur la voie de l'autonomisation

Le Cnap sur la voie de l'autonomisation
Dominique Ghesquière, Terre de profondeur, 2013, installation, sol en 960 éléments,
terre cuite, 200 m2, achat en 2014, FNAC 2014-0371, Centre national des arts plastiques.
© Adagp, Paris / CNAP / photo : Aurélien Mole, présentation au CIAP (Vassivière) du 20 janvier - 31 mars 2013.

Un décret émanant de Matignon et paru le 25 avril au Journal Officiel modifie sensiblement les statuts du Centre national des arts plastiques, et en clarifie les missions. Ses domaines d'applications sont élargis des arts visuels aux oeuvres sonores et numériques, tandis que la priorité est désormais clairement donnée à l'acquisition d'oeuvres « d'artistes vivants ». Le texte mentionne également pour la première fois « une attention particulière pour la jeune création ». « Ces précisions prouvent une politique plus volontariste pour saisir la création émergente au moment où elle arrive. Ce qui ne veut pas dire que nous cessons de combler les lacunes des collections nationales sur des artistes déjà représentés », nous a confié Yves Robert, directeur du Cnap. Le changement le plus notable instauré par ce décret est l'instauration en interne de la commission d'acquisition, unifiée avec celle de la commande publique, ainsi que de la commission consultative des prêts et dépôts. Auparavant, l'établissement devait se référer aux différentes commissions nationales, placées sous l'autorité du directeur générale de la création artistique. Le directeur du Cnap préside désormais lesdites commissions et reçoit donc des pouvoirs accrus en décidant au nom de l'État des acquisitions et commandes d'oeuvres et objets d'art, ainsi que des prêts et dépôts du Cnap. La composition et le fonctionnement précis des deux nouvelles commissions seront fixés prochainement par un arrêté ministériel. Enfin, les nouveaux statuts impliquent l'entrée au conseil d'administration d'un représentant supplémentaire de l'État, le directeur général des médias et des industries culturelles ou son représentant, portant le total à 4 représentants étatiques membres de droit. « Ce qui s'apparente à une simplification administrative donne en réalité plus de marge de manoeuvre à l'institution. Dans le même temps, cette autonomisation de l'établissement va de pair avec un renforcement du contrôle de la tutelle qui accroît sa représentation au conseil d'administration. Ceci n'est pas un paradoxe, mais permet dans un mouvement qui me semble plus sain d'affirmer le soutien de l'État à l'art contemporain tout en déléguant davantage à l'institution compétente en la matière », résume Yves Robert.

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Article issu de l'édition N°824